Ranma 1/2 ×2 ×4 Par St Fan [Résumé des chapitres précédents] Suite à une raclée mémorable infligée par Ranma, Akané et Hinako, Happôsaï jure de prendre sa revanche. Deux jours après, un inconnu blond habillé en ninja vient défier Ranma à l'école. L'homme se présente comme un disciple d'Happôsaï et se fait appeler Buckaroo Hentai. Il hypnotise les filles du lycée, qui se comportent alors toutes en amoureuses transies, à leur grande honte lorsqu'elles reprennent leurs esprits. Quand Ranma répond au défi, Buckaroo Hentai lui jure qu'en cas de défaite il lui prendra sa virginité. Suis un violent combat, où Ranma se retrouve en mauvaise posture jusqu'à ce que Kunô, Ukyô et Akané lui viennent en aide. Ranma parvient à terrasser son adversaire avec le Hiryûshôtenha, mais ce dernier se relève et promet de poursuivre le combat ailleurs. Chapitre III [Sur le chemin de retour de l'école] Akané, Ranma et Nabiki marchent côte à côte en direction de la maison. Ranma et Akané sont pensifs, tandis que Nabiki grignote tranquillement le contenu d'un sachet de biscuits. Akané : Ranma... cet homme, tu crois vraiment qu'il pourrait s'agir... Ranma : Non. Aucune chance. Akané : Qu'est-ce qui te rend si sûr ? Ranma : Ce type est complètement différent d'Happôsaï. Jiji est un pervers, mais au fond il se contente de voler des sous-vêtements, de mater ou de peloter les filles. Il est finalement assez inoffensif. L'autre type, par contre, c'est un véritable obsédé sexuel. Encore pire que Sanzenin Mikado. Akané : Je vois. Pourtant, comment expliques-tu son aura ? Ranma : Je ne l'explique pas. Mais je sais une chose : le vieux fou ne se serait jamais laissé piéger dans l'Ascension du Dragon Volant. Il connaît trop bien cette attaque. Nabiki : Sans compter qu'Happôsaï n'a jamais eu un pouvoir hypnotique de l'acabit de celui utilisé par ce « pervers suprême ». Sinon, il y a longtemps qu'on le saurait ; il ne se serait pas privé d'hypnotiser toutes les filles du lycée. Akané frissonne au souvenir de ce qui c'est passé dans l'école aujourd'hui. Akané : C'est monstrueux ce qu'il a obligé toutes les filles à faire. Nabiki : Pas « obligé ». Si je me rappelle bien ses paroles, il nous a juste demandé d'oublier nos inhibitions et notre retenue habituelle. Et la nature a fait le reste. Ranma : Tu veux dire que... tout ce que les filles ont fait aujourd'hui, ce sont des choses qu'elles avaient secrètement envie de faire ? Akané : Non ! Je n'arrive pas à croire que des filles puissent se comporter ainsi de leur plein gré. Que des garçons se conduisent comme des pervers, je comprends, mais là, ça me dépasse. Nabiki : C'est vrai que c'est assez effrayant. Jamais je ne me serais cru capable de... enfin passons. Akané : Kunô m'a raconté ce que tu as fait dans la classe, tu sais. Nabiki : Ha oui ? Akané : Sauf qu'il n'est pas rentré dans les détails. Nabiki : Je vois. Remarque, ce n'est pas tant ce que j'ai fait qui me dérange. Mais il y a une chose... avec Kunô... Quelque chose que je n'aurai jamais imaginée, même dans mes rêves les plus fous. Ranma et Akané regardent leur aînée avec inquiétude. Le ton de Nabiki est étonnamment sérieux, et elle semble vraiment préoccupée. Ils se demandent si Kunô leur a tout dit ; il faut dire qu'il était terriblement gêné tout au long de ses explications. La curiosité de Ranma est piquée au vif, mais Akané se fait du souci pour sa sœur. Ranma : Et... c'est quoi ce truc si étonnant ? Akané : Ranma ! Si Nabiki n'a pas envie d'en parler, alors laisse-là en paix. Nabiki : Non, ce n'est pas cela... C'est juste que ça paraît si incroyable. Ranma & Akané : Quoi donc ? Nabiki se tait un long moment, puis prend une profonde inspiration. Nabiki : Je l'ai appelé Tatéwaki-chan. Les deux autres la regardent avec des yeux ronds. Nabiki : Je n'aurai jamais cru faire ça un jour. Une grosse goutte de sueur apparaît sur le crâne de Ranma, tandis que le visage de Akané devient la parfaite incarnation de la surprise gênée. Akané : Onê-chan, franchement ! Si jamais Otô-san apprend que tu as fait un strip-tease en classe, il va en mourir. Et toi tu n'as même pas l'air d'en avoir honte. Nabiki : Ben... Maintenant si, un peu. Mais sur le moment, je trouvais ça très amusant. Et sincèrement, je n'aurai pas cru que se serait aussi lucratif. Akané : Nabiki ! Nabiki : Allons, ne t'inquiètes pas, je ne suis pas prête à recommencer. Akané : Encore heureux ! Nabiki : Parce que toi tu n'as rien fait de spécial, peut-être ? Akané : Rien qui pourrait me couvrir de honte devant Otô-san et Kasumi-onê-chan, en tout cas. Ranma : Ha ? C'est peut-être vrai, mais tu ne dois pas te souvenir exactement de ce que tu m'as dit, alors. Akané : Bien sûr que je m'en souviens, et je n'ai pas à en... HUUUU !!!! Akané se souvient effectivement de tout ce qu'elle a dit sous l'hypnose de Buckaroo Hentai. Mais ce n'est qu'à cet instant qu'elle *réalise* ce qu'elle a dit. S'arrêtant net, elle se met à rougir jusqu'aux oreilles. Nabiki : Qu'est-ce que tu as dit ? Akané : Je... J'ai... Ranma (gêné) : Euh... non, ça fait rien après tout si tu ne t'en souviens pas. Nabiki : Qu'est-ce qu'elle t'a dit ? Ranma (encore plus gêné) : Mais-mais-mais rien ! Enfin rien qui vaille la peine que l'on s'étende là-dessus, pas vrai Akané ? Nabiki : Qu'est-ce que tu lui as dit ? Akané : Et bien... Je... Ranma : Allons, allons, laisse donc ta sœur tranquille, Nabiki. Puisque je te dis que ce n'est rien d'important. Akané se fige en entendant la dernière remarque maladroite de Ranma. Akané : Rien d'important ? Rien d'important ! RIEN D'IMPORTANT ?! Comment oses-tu dire ça ! Je vais te tuer ! Ranma recule pour éviter les furieux coups de cartable. Son dos heurte le grillage entourant le bord du canal, et Ranma se contorsionne soudain pour tenir son dos en poussant des cris plaintifs. Akané : Hé ? Ranma ! Tu exagères, je ne t'ai même pas touché. Ranma : Non... c'est... le combat contre ce taré. Mon dos en a pris un sale coup. La colère de Akané s'envole aussitôt. Akané : Ranma, tu aurais du nous prévenir que tu avais mal. Il faut t'emmener chez Tôfû-senseï le plus vite possible. Nabiki : Oui, je crois que c'est ce qu'il y a de mieux à faire. Ranma : Ça va, ça va, je peux encore marcher tout seul. [Dôjô Tendô. Une heure plus tard] Kasumi et Sôun Tendô viennent accueillir les lycéens de retour à la maison. Kasumi : Je suis contente que vous soyez enfin là. Je commençais à me faire du souci. Akané : On a du passer chez le Docteur Tôfû. Ranma avait quelques os à remettre en place. Sôun : Ce n'est pas encore de ta faute, Akané-chan, j'espère. Nabiki : Pour une fois non. Kasumi : Qu'est-ce qui s'est passé, alors ? Cologne : Il y a eu du grabuge au lycée. Ranma et les Tendô sursautent au son de cette voix éraillée. La matriarche du Nyuchezuu est elle aussi dans l'entrée, mais personne ne l'a vu arriver. Kasumi n'en oublie par pour autant ses devoirs d'hôte. Kasumi : Soyez la bienvenue. Vous prendrez bien une tasse de thé ? Cologne : Volontiers. Ranma : Qu'est-ce que tu viens faire ici, vieux gnome ? Akané : Ranma, tu pourrais rester poli. Cologne : Je suis venu aux nouvelles. J'ai entendu dans mon restaurant des élèves de votre lycée parler des événements d'aujourd'hui. Comme vous étiez directement impliqués, j'ai pensé que vous pourriez me donner plus de détails. Nabiki rougit légèrement, Akané baisse la tête et Ranma prend un air gêné. Nabiki : Euh... Vous êtes sûre de vouloir absolument TOUS les détails ? * * * Toute la famille et ses invités se sont réunis dans la salle Principale. Cologne, Genma Saotomé, Sôun Tendô, Kasumi et P-chan écoutent Ranma et Akané avec attention. Le récit une fois terminé, les regards se portent sur Cologne. Cologne : Il me semblait bien qu'une force maléfique rôdait autour de nous depuis quelques temps. Mais malgré mes investigations, je n'avait jusqu'ici rien trouvé. Ce que vous me dite confirme à présent mes soupçons. Genma : Et vous pensez que Happôsaï-sama serait impliqué là-dedans ? Sôun : Il est vrai que personne ne l'a vu ces deux derniers jours. Cologne : J'en suis absolument certaine à présent. L'ennui, c'est que je ne sait pas encore en quoi il est responsable. Il me faudrait plus d'éléments. Nabiki : On pourrait aller fouiller dans ce qui lui sert de chambre. Peut-être que nous y trouverons des trucs intéressants. Sôun : Nabiki-chan, tu n'y pense pas ! Le maître a horreur que l'on touche à ses affaires. Ranma : S'il a une quelconque responsabilité dans ce qui s'est passé aujourd'hui, il n'aura pas intérêt à la ramener ! Akané : Ranma a raison. Assez parlé, allons-y. [Chambre d'Happôsaï] Malgré les réticences des deux pères de famille, tout le monde pénètre dans la pièce sombre servant de repaire à Happôsaï. Il y règne un désordre indescriptible et une odeur bizarre flotte dans l'air. Cologne : Mmm... Cette odeur ne me dit rien qui vaille. Les jeunes commencent à fouiller dans le bric-à-brac composé de jouets et d'autres objets hétéroclites, certains devant dater du siècle dernier. Ranma : C'est incroyable tous les détritus que ce que ce vieux radin a pu accumuler. Akané s'agenouille devant un tas de lingerie féminine traînant par terre, avec une caisse en bois retournée dessus. Akané : C'est bizarre, d'habitude le maître est plus soigneux envers sa collection. Akané soulève la caisse... et HURLE. Elle se jette en arrière en voyant le visage hideux qui dépasse du tas de petites culottes et de soutiens-gorge. Le cœur battant à tout rompre, Akané voit les autres se rapprocher. Tous constatent avec surprise que cette face est bien celle du vieil Happôsaï. Ses joues sont creusées et ses yeux sont cernés de noir, injectés de sang, avec les pupilles roulant en tous sens. Le vieux maître a l'air aussi mal en point que si Hinako-senseï l'avait drainé de son énergie vitale des dizaines de fois. Pensant qu'il est peut-être mort, Sôun se penche pour lui tâter le pouls. Sôun : Il respire encore, mais je me demande ce qui a bien pu le mettre dans cet état. Genma : C'est à peine croyable. Ranma : Je n'y comprends plus rien. S'il était là, quel rapport a-t-il avec ce qui c'est produit au lycée ? Cologne : J'ai bien peur de le savoir. Cologne se retourne vers les autres, tenant entre ses mains un petit encensoir de métal. Cologne : Je crains que nous n'ayons de gros ennuis. [La chambre d'amis, un peu plus tard] Happôsaï gît sur un futon tandis que Kasumi fait couler doucement avec une cuillère de la soupe chaude dans sa gorge. Le vieux maître ne semble pas avoir la force de faire autre chose que déglutir avec difficulté. Kasumi : Vous dites qu'il est resté enfermé dans sa chambre ces deux derniers jours ? C'est de la folie, il doit être complètement déshydraté. Pourquoi n'a-t-il pas essayé de sortir ? Cologne : Je pense qu'il ne devait même pas avoir la force de bouger. Seule la présence des dessous féminins a du le maintenir en vie jusqu'ici. Akané : Qu'est-ce qui lui est arrivé ? Ça à un rapport avec l'odeur d'encens qui flottait dans sa chambre ? Cologne : Malheureusement oui. Ranma : Si tu as tout deviné, qu'est-ce que tu attends pour nous expliquer ? La matriarche ferme les yeux et prend une profonde inspiration. Cologne : Très bien. Tout d'abord, est-ce que vous vous souvenez de l'expérience que ce vieux fou avait un jour tenté sur Ranma pour séparer sa personnalité féminine de la masculine ? Akané : Ça, je ne suis pas prête à l'oublier ! Sôun : Il avait créé une entité à l'image de Onna-Ranma, qui avait ensuite tenter d'enlever Ranma-kun. Genma : Et ce fantôme était très dangereux, qui plus est. Elle avait essayé de tous nous tuer lorsque nous avons voulu récupérer mon fils. Cologne : Et bien je crois qu'Happôsaï a refait la même bêtise. Sauf que cette fois-ci, il n'a pas utilisé cette technique sur Ranma. Non, il s'est servi du pouvoir sur lui-même. Tous : NANI ???? Diverses expressions s'affichent sur les visages, allant de la surprise à la colère, de l'incompréhension à l'inquiétude. Ranma : Mais... je ne comprend pas ! Quel lien avec le type qui m'a attaqué aujourd'hui ? Ce sortilège est censé séparer la part féminine de la part masculine, c'est bien ça ? Cologne : Pas exactement. En fait, ce pouvoir est utilisé pour dissocier une personnalité latente chez un individu et lui donner une forme propre, indépendante. Pour Happy, cela lui a permis de matérialiser une idée. Tous : Une idée ? Cologne : Oui. L'idée qu'il se faisait de lui-même dans sa jeunesse. De faux souvenirs patiemment formés par des années d'autosuggestion. C'est pour cela que ce Buckaroo Hentai ressemble au dessin que Happy nous a un jour montré. Une image du séducteur parfait, montée de toutes pièces. En fait, cette entité n'est autre qu'Happôsaï tel qu'il a toujours rêvé d'être. Un long moment de silence suit la révélation de Cologne. Ranma : Mmm... je comprends maintenant pourquoi l'autre a parlé de « père spirituel ». Ce n'était pas au figuré. Genma et Sôun deviennent livides et commencent à paniquer. Genma : Mais... mais c'est terrible ! Cela veut dire que cet individu connaît toutes les techniques et a toute l'expérience du maître, dans un corps jeune et en pleine santé. Cela en fait un adversaire redoutable ! Sôun : Et en plus, s'il a hérité de tous les traits de caractère du maître... nous sommes tous perdus ! Cologne : Hélas, c'est très probable, et peut-être même encore pire. Rappelez-vous, avec Ranma : son double avait absorbé uniquement les plus mauvais penchants. Si la malhonnêteté fondamentale et les perversions voyeuristes et fétichistes de Happy ont été amplifiées chez son fils spirituel... Je ne peux même pas imaginer ce dont il est capable. Pour sa part, Ranma est parfaitement en mesure de l'imaginer... mais se refuse catégoriquement à le faire. À ce moment, Happôsaï se met à geindre faiblement. Happôsaï : Ranma... Hinako... Akané... je l'avais bien dit... que vous regretterez... vos méchancetés. Ranma : Espèce de débile profond ! La catastrophe de la dernière fois ne t'avais donc pas suffit comme avertissement ? Il a fallu que tu récidives ! Akané : Il y a quelque chose qui cloche. Si je me souviens bien, le double de Ranma se comportait comme un fantôme. Elle disparaissait sous la lumière du jour et ne supportait pas les écrits sacrés. Hors, l'homme qui a attaqué le lycée aujourd'hui l'a fait en plein jour, et il semblait parfaitement matériel. Cologne : Oui, mais Happy est beaucoup plus doué que Ranma pour concentrer son énergie spirituelle. Sa création est donc certainement capable d'atteindre une beaucoup plus grande stabilité physique que le double de Ranma ne l'a jamais pu. Cela explique d'ailleurs pourquoi Happy est dans cet état. Sôun : Comment cela ? Cologne : Son double doit dépenser beaucoup d'énergie pour prolonger son existence. Et il la puise dans le corps de son géniteur. Tous regardent Happôsaï avec un mélange de pitié et de dégoût. Genma et Sôun font craquer leurs doigts. Genma : Mais alors... si nous achevons le maître maintenant, cela provoquera sûrement la disparition de son double ! Sôun : C'est une occasion unique d'être enfin libres et de lui faire payer toutes ses mauvaises actions ! Ranma et Akané s'insurgent. Akané : Otô-san ! Ranma : Oyaji ! Cologne s'interpose entre les pères de famille et leur maître. Cologne : Ce serait inutile. Tout au plus, tuer Happy couperait une source d'énergie pour Buckaroo Hentai, mais je crains que sa volonté d'exister soit beaucoup trop forte pour que cela le fasse disparaître. Et de plus, les enfants nous ont dits qu'il est capable de se servir du Happôgoensatsu. Pour se maintenir en vie, il n'aurait qu'à drainer l'énergie vitale des humains avec cette technique. Sôun : Vous voulez dire... qu'il agirait comme un vampire ? Cologne : C'est très probable. Genma, Sôun et Akané commencent à bleuir sous la peur, à claquer des dents et à trembler. Nabiki : Oui... cela explique aussi pourquoi il n'a pas changé de forme comme Hinako-senseï lorsqu'il a utilisé le Happôgoensatsu. L'énergie lui servait à nourrir son existence. Akané : C'est... terrifiant. Qu'est-ce qu'on peut faire contre un tel monstre ? Cologne : Tout d'abord, rester sur nos gardes. Si Happôsaï a créé cette entité avec à l'esprit l'idée de se venger de tous ceux qui l'avaient humilié... alors nous devons nous préparer au pire. * * * [Dôjô Tendô. Tombée de la nuit] Sôun : Vous ne croyez pas qu'il serait plus prudent d'instaurer des tours de garde ? Cologne : Si Ranma a dit vrai en ce qui concerne la technique ninjustu d'invisibilité, cela ne servirait à rien. Cette entité peut échapper à n'importe quelle sentinelle. Il vaut mieux surveiller Happôsaï. Je suis certaine qu'il réagira à l'approche de sa création. C'est une des raisons pour laquelle il est préférable de le laisser en vie. Kasumi : Vous êtes sûre que cela ne vous dérange pas de passer la nuit ici ? Cologne : Pas du tout. Shampoo est bien assez débrouillarde pour se passer de moi quelques temps. Ranma : J'aurai cru que tu lui aurais demandé de venir nous prêter main-forte ? Cologne : Pas cette fois. Je préfère qu'elle reste à l'écart de tout ça. La famille Tendô et Saotomé laisse alors Cologne veiller sur Happôsaï dans sa chambre. Tous se préparent à aller se coucher. Akané : Je ne sais pas si j'arriverai à dormir. Tout cela me rend bien nerveuse. Nabiki : Moi, par contre, je vais m'écrouler comme une masse. Toutes ces émotions m'ont épuisée. Akané : Au moins, ce soir, j'ai mon P-chan pour veiller sur moi. P-chan : Grouik ! Malgré ses inquiétudes, Akané se met au lit et commence à sentir ses paupières se fermer. Le reste de la maison est très calme. Serré contre elle, P-chan reste par contre bien éveillé. Décidé à répondre à la demande de sa maîtresse, il se jure de monter la garde toute la nuit. Malgré sa résolution, le petit cochon se demande soudain s'il ne vient pas de s'endormir et de rêver. Un homme vient d'apparaître dans la chambre, alors qu'il n'y était pas la seconde d'avant. Un homme vêtu de noir comme les ninjas, et avec des cheveux blonds. Il se penche doucement vers le lit. Buckaroo Hentai : Ma petite Akané. Toi aussi tu as des comptes à rendre avec Happôsaï-sama. Mais ne t'inquiète pas, ton châtiment sera beaucoup plus doux que pour les autres. Tremblant, P-chan réalise que ce n'est pas un rêve : c'est bien l'individu que Ranma et Akané ont décrit plus tôt. Grognant, il se dégage des bras de Akané, apparemment toujours endormie, et bondit crocs en avant vers l'inconnu. Mais celui-ci l'attrape en plein vol par le cou et maintient le cochon par une prise qui l'empêche de bouger ou même de crier. Buckaroo Hentai : Toi, tu dégages. Le ninja lance avec force P-chan dans le jardin, où il s'assomme contre un mur. Puis l'homme ferme la fenêtre avec aussi peu de bruit qu'il n'en a fait en l'ouvrant pour rentrer. Akané entend une voix incroyablement douce dans son sommeil. Cette voix pénètre dans son esprit et lui transmet d'étranges sensations. Ne sachant pas si elle rêve est ou éveillée, elle finit par ouvrir les yeux. Elle voit alors quelqu'un de familier devant elle. Akané : Ranma ? L'image de Ranma lui faisant face sourit. Une partie du cerveau de Akané s'étonne de le voir là, mais en fait la jeune fille se sent heureuse qu'il soit en face d'elle à ce moment. La gêne ou la colère qu'elle croyait être des réactions normales dans une telle situation lui semblent un lointain souvenir. Au contraire, une sensation de bien-être envahit son corps, mélangé à une envie diffuse. – Akané. Tu es tellement belle. Tu es la plus mignonne sur terre. Cette fois, le sens du danger de Akané, affiné par l'entraînement, lance un signal d'alarme. Les pensées cohérentes ont beaucoup de mal à se former parmi les émotions diffuses qu'elle ressent, mais la partie encore consciente de son cerveau finit par prendre le dessus. Et elle réalise. Akané : IIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!! Des cris stridents en pleine nuit, le Dôjô Tendô en est coutumier. Il arrive même que cela ne réveille plus personne. Mais ce cri, ce soir-là, est tellement aigu et chargé de terreur que tout le monde se dresse immédiatement sur son lit. Ranma-kun, qui s'était allongé en sous-vêtements sur son futon mais ne dormait pas vraiment, est le premier à réagir. Il bondit et traverse la porte de la chambre d'amis sans l'ouvrir, continue tout droit sur la porte de la chambre de Akané qu'il défonce, et, sans ralentir son élan d'un iota, écrase son poing contre la face de Buckaroo Hentai. Le ninja, totalement pris au dépourvu par cette attaque fulgurante, est propulsé à travers la fenêtre et tombe dans le jardin au milieu des bouts de verre brisé. Nabiki : C'est quoi tout ce boucan ? Nabiki et Kasumi, mal réveillées, passent la tête par la porte béante de la chambre. Elles assistent alors à une scène étonnante. Akané, agenouillée sur son lit, s'accroche à la poitrine de Ranma et sanglote en poussant de longs soupirs. Ranma, qui regarde en direction de la fenêtre, semble encore trop tendu pour réaliser dans quelle situation il se trouve. Les sœurs Tendô sont bientôt rejointes par leur père, entièrement revêtu de son armure de samouraï et brandissant un yari. Sôun : QU'EST-CE QUI C'EST PASSÉ !!!! Ranma : C'est Buckaroo Hentai ! Je l'ai surpris dans la chambre de Akané ! Sôun : QUOI ! Ranma : Il est tombé dans le jardin ! Je vais le massacrer ! Akané : Non ! Ne me laisses pas ! Akané s'agrippe de plus belle à Ranma pour l'empêcher de sauter par la fenêtre. Surpris, son fiancé perd l'équilibre et se retrouve assis par terre, immobilisé par la poigne de fer de la jeune fille. Sôun, les larmes aux yeux, traverse la pièce en courant. Sôun : Elle a raison, Ranma-kun. C'est ton rôle de înazuké de la soutenir en un moment pareil. Et c'est mon rôle de père de tuer ce misérable ! Sôun bondit par la fenêtre en laissant deux traînées blanches de larmes derrière lui. Lance en avant, il se laisse tomber sur la forme sombre au bas de la fenêtre. Sôun : QU'AS-TU FAIT À MA PETITE FILLE ???!!! Buckaroo Hentai, encore un peu sonné, s'écarte au dernier moment pour éviter de recevoir la pointe du yari dans la poitrine. Il se relève et se met en position de combat. Genma surgit à la porte de la maison, et l'imite dès qu'il le voit. Buckaroo Hentai : Soudain, le ninja blond sent un autre adversaire lui arriver dessus par le haut. Il esquive juste à temps la pointe d'un parapluie de métal hyperdense qui creuse un profond sillon dans le sol. Ryôga se redresse, fou de rage, son aura brûlant avec intensité tout autour de lui. Ryôga : Qu'est-ce que tu as voulu faire à Akané ? Je vais te tuer ! Cologne sort à son tour de la maison. Sentant que la situation risque de ne pas tourner à son avantage, le ninja prend une pause relaxée. Buckaroo Hentai : Je reviendrais. Sur ces mots, il disparaît sous les regards éberlués des hommes. Ryôga : Où est-il ? Sôun : Il ne doit pas nous échapper ! Cologne : C'est la technique ninjustu de l'invisibilité. Mais il ne s'enfuira pas aussi facilement. Je peux toujours voir son aura. Là ! Cologne lance son bâton vers un point en haut du mur du jardin. Le bâton rebondit contre quelque chose d'invisible. Cologne rattrape son arme et bondit à son tour par-dessus le mur du jardin. Cologne : Suivez-moi ! Ryôga : Jusqu'aux enfers ! Sôun : Pour l'honneur de la famille Tendô ! Genma : Banzaï ! Une poursuite acharnée commence dans les rues de Nérima. Dans la direction indiquée par Cologne, Sôun vise avec son arc et Ryôga lance plusieurs bandanas tournoyants. Une silhouette sombre esquive les traits, ne pouvant maintenir son invisibilité dans l'action d'un combat. Les quatre poursuivants reprennent la course de plus belle. Dans la chambre de Akané, un autre drame se noue. Ranma : Mais lâches-moi, enfin ! Les autres sont déjà loin, je dois les rattraper pour faire sa fête à ce maniaque ! Akané : Non... Ranma... T'en va pas ! Kasumi : Ranma, je crois qu'Akané est vraiment sous le choc. Nabiki : Oui, je ne l'ai jamais vu comme ça. Tu ferais mieux de ne pas la contrarier. Ranma se laisse convaincre. Grâce aux paroles apaisantes de ses sœurs, Akané se calme et ses larmes cesse de couler. Kasumi : Ça ira, Akané-chan ? Akané : Oui. Je crois. Merci. Kasumi : Bien. Je vais aller te préparer une tisane. Ça te détendra. Kasumi sort de la chambre. Nabiki se sent rapidement de trop. Elle baille. Nabiki : Bon, ben... moi je vais retourner me coucher. Je tiens vraiment pas debout. Ranma : Mais... Nabiki ? Tu peux pas laisser ta sœur toute seule ! Nabiki : Elle n'est pas toute seule, puisqu'elle est avec toi. Nabiki sort en fermant tant bien que mal derrière elle la porte endommagée. Puis elle rentre dans sa chambre et se couche comme elle l'avait annoncée. Dans la chambre, la gêne de Ranma va en augmentant. Ne sachant pas quoi dire, c'est à peine s'il ose regarder Akané. Mais du coin de l'œil, il voit que celle-ci ne semble plus trop triste. Elle sourit même malgré ses yeux encore pleins de larmes. Rassuré, Ranma parvient à la regarder en face. Il constate alors que son regard et son sourire sont étranges. Pas du genre qu'il est habitué de voir chez sa fiancée. Ranma : Tu... Tu es sûre que ça va ? Akané : Oui, Ranma. Merci. La voix de Akané ne parvient pas non plus à dissiper la gêne de Ranma. Il ne sait plus quoi faire lorsque Akané s'avance, pose une main sur son épaule et approche sa tête de la sienne. Ranma : Akané ? Qu'est-ce que tu...? Akané pose ses lèvres sur les siennes. Ranma ouvre de grands yeux. Le baiser est d'abord superficiel, mais le garçon sent la langue de la fille essayer de se glisser dans sa bouche. Il l'écarte brusquement en la tenant par les épaules. Ranma : A...Akané ! Qu'est-ce qui te prends ? Akané : Ranma... Ranma : C'est le choc, tu ne sais plus ce que tu fais ! Akané : Ranma, je t'aime. Ranma en a le souffle coupé. Il regarde fixement sa fiancée un bon moment, tandis que celle-ci lui renvoie un regard chargé d'amour, totalement dépourvu de honte ou de gêne. Ranma : J'ai... J'ai compris ! Ce n'est pas le choc. C'est l'autre taré. Il t'a hypnotisé. Tu ne sais plus ce que tu fais ! Akané : Je sais parfaitement ce que je fais, Ranma. Je t'aime, et je n'aimerai jamais personne d'autre que toi. Sur ces paroles, Akané se penche pour lui embrasser la poitrine. Surpris, Ranma manque de partir en arrière. Se reprenant, il la prend fermement par les bras et la secoue. Ranma : Arrête ! Tu n'es pas dans ton état normal ! Mais Akané ne semble pas du tout décidée à s'arrêter. Enlaçant fermement Ranma, elle le pousse en arrière et cette fois il perd l'équilibre pour de bon. Se retrouvant le dos contre le sol de la chambre, Ranma met un court instant avant de reprendre ses esprits. Il voit alors avec stupéfaction Akané, à cheval sur son ventre, croiser les bras pour attraper le bas de sa veste de pyjama sans manche, et la soulever. Les seins ronds de Akané se dévoilent, ballottant deux ou trois fois dans le mouvement. Ranma ne peut détacher son regard des deux adorables ballons de chair. Ranma : Akané se penche sur Ranma. Ses seins s'aplatissent contre la poitrine musclée du garçon. Cette fois, elle l'embrasse à pleine bouche, longuement et avec application. Quand enfin elle cesse et permet à Ranma de reprendre une bouffée d'air, celui-ci est incapable du moindre mouvement. Ranma : Akané... tu... tu es sûre de ne pas faire quelque chose que tu regretteras plus tard ? Mais la jeune fille se contente de hocher négativement la tête, en souriant amoureusement. * * * À suivre....