Ranma 1/2 ×2 ×4 Par St Fan *** Avertissement 1 : Ce texte se veut être un lemon, c'est-à-dire qu'il y a de grandes chances d'y lire des scènes détaillées à caractère sexuel. Si vous avez moins de 16 ans ou que vous n'aimez pas ce genre de littérature, passez votre chemin. Dans le cas contraire, armez-vous de patience : il y a aussi de nombreuses pages d'histoire tout à fait normale avant que cela devienne épicé. *** *** Avertissement 2 : Ce texte est une fan-fiction basée sur le Manga et l'Animé Ranma 1/2 (Ranma Nibunno Ichi). Si vous n'êtes pas familier avec cette œuvre majeure du XXe siècle, votre compréhension de l'histoire pourrait s'avérer difficile. *** *** Avertissement 3 : Note de l'auteur : Si vous êtes fan de Ranma 1/2, sachez que cete fan-fiction utilise des éléments empruntés aux épisodes 31, 37 et 41 de la série Nettôhen, mais il n'est pas indispensable de les avoir vus pour suivre. Chronologiquement, cette histoire se situe après la fin de la série et des O.A.V., entre les volumes 25 et 30 du manga. * * * Ranma 1/2 x 2 x 4 Chapitre I [Lycée Fûrinkan. Une matinée ordinaire] – Au voleur ! – Arrêtez-le ! – Ne le laisser pas s'échapper ! – Y en a marre de ce pervers ! Une foule de filles armées de balais, de battes de base-ball, d'épées de kendo et autres armes diverses et improvisées traversent la cours de l'école en hurlant et en soulevant un épais nuage de poussière. Parmi elles, on peut voir Akané Tendô, en maillot de sport et brandissant un énorme maillet, et Ukyô Kuonji, dans l'uniforme des filles (pas si fréquent) mais ne maniant pas moins sa spatule géante fétiche. Devant elles, un petit bonhomme hilare, portant un mouchoir noué autour de la tête, s'enfuit par bonds successifs en portant sur son dos un large sac plein de sous-vêtements féminins. Happôsaï : HÉHÉHÉ ! Vous pouvez toujours courir, vous ne m'aurez pas ! Je ne me suis jamais senti aussi jeune qu'aujourd'hui ! Soudain, une petite silhouette aux cheveux rouges bondit dans les airs juste devant Happôsaï. Ranma-chan : Hou hou, Jiji, tu ne viens pas m'embrasser ce matin ? Happôsaï : Ma petite Ranma ! Quel plaisir de te... SPLAF ! Happôsaï se retrouve brusquement le nez contre le sol, aplatit par Ranma-chan qui a sauté à pieds joints sur sa tête. Les autres filles en profitent pour rattraper le pervers pépère et pour lui donner une sévère correction en le rouant de coups et le piétinant. Akané : Tu n'as pas honte, à ton âge ? Quand donc vas-tu cesser ces jeux stupides ? Ukyô : J'ai vraiment pas de chance ! Pour une fois que je mets une jupe, il faut que ce soit un jour où ce vieil hentaï a choisi de venir nous embêter ! Un peu à l'écart, Ranma-chan observe la raclée que subit son maître avec satisfaction. Soudain, toutes les filles s'écartent, brusquement repoussées par une puissante aura de combat qui s'élève du sol pour les surplomber de haut. Happôsaï se relève, de la colère dans les yeux. Happôsaï : J'en ai assez ! À chaque fois c'est la même chose ! Je viens ici gentiment pour m'amuser un peu et distraire les filles, et je suis reçu avec des coups et des insultes ! Comment pouvez-vous être aussi méchantes avec un adorable vieux monsieur comme moi ? Et toi Ranma ! Tu oses trahir ton maître une fois encore, alors que tu me dois obéissance et respect ! Je vais t'apprendre... Ranma ne répond rien mais lui lance un regard de défi, sentant que les choses vont devenir sérieuses. Sous les regards inquiets des filles, la rouquine se met en position de combat. Mais une voix interrompe le duel avant qu'il ne commence. Hinako-chan : Jiji ! Combien de fois t'ai-je dit de laisser mes élèves tranquilles ! Tu es méchant, méchant, méchant ! Tu mérites une punition, délinquant sénile ! Hinako-senseï, plus adorable que jamais dans la colère, brandit une pièce de 5 yens entre l'index et le majeur de la main droite. Happôsaï se détourne de Ranma pour faire face à la gamine, mais trop tard. Hinako-chan : Exercice de gymnastique du bon enfant n°1. Happôgoensatsu ! Une aura verdâtre enveloppe Happôsaï, et des filaments s'en détachent en flottant dans les airs pour être absorbés par la pièce d'Hinako. Le corps et les formes du professeur prennent du volume, pour le plus grand plaisir de tous les élèves masculins qui assistent à la scène. Happôsaï, réduit à l'état pitoyable d'un tas de papier mâché, flotte doucement avant de s'immobiliser au sol. Les filles reprennent alors le tabassage là où elles l'avaient laissé. Hinako-san : J'espère bien ne plus avoir à me répéter. Allons, l'incident est clos, retournez tous à vos cours. Les filles se dispersent lentement, en continuant à vitupérer entre elles contre le vieillard. Avant de partir, Ukyô ramasse avec sa spatule le tas informe pouvant encore être identifié comme étant Happôsaï, et le jette dans une poubelle. Le calme enfin revenu, une voix faible et éraillée s'échappe de la poubelle. Happôsaï : Hinako... Ranma... Akané... Vous... Vous allez regretter... de vous en être pris... à un pauvre vieillard sans défense... comme moi. Et d'ailleurs... c'est ce lycée d'ingrats... tout entier... qui va le regretter... je le jure ! [Dôjô Tendô, dans la salle à manger. Une soirée ordinaire] La famille Tendô et leurs invités permanents mangent selon la routine habituelle, à savoir que Ranma-kun et Genma se disputent la nourriture tandis que les autres feignent d'ignorer leurs manières. Akané donne de petites bouchées à P-chan sur ses genoux. Seul Happôsaï manque à l'appel, mais personne ne s'en plaint. Sôun : Alors les enfants ? Comment c'est passé l'école aujourd'hui ? Akané : Comme d'habitude. Rien de spécial. Ranma : Oui, rien d'extraordinaire, à part la raclée que nous avons mise à cette vieille carne de Jiji. Je dois dire qu'il devrait mettre longtemps à s'en remettre, cette fois-ci. Sôun et Genma cessent de manger et regardent leurs enfants avec une crainte non dissimulée. Genma : Vous... Vous voulez dire que le maître a été... Akané : Frappé. Ranma : Piétiné. Nabiki : Écrabouillé. Ranma : Et pour finir, drainé par Hinako-senseï. Akané : On peut espérer que ça va le calmer pour un moment. Nabiki : Ça, permets-moi d'en douter, petite sœur. Les deux pères de famille se sentent de moins en moins rassurés. Genma : C'est donc pour ça qu'il ne mange pas avec nous ce soir. Il doit bouder. Sôun : J'espère que vous ne l'avez pas trop fâché. Je ne tiens pas à ce qu'il cherche à se venger. Ranma : Bof... De toutes façons, c'est Hinako-senseï qui lui a porté le coup de grâce, alors il n'a qu'à s'en prendre à elle. Et puis il aurait mérité bien pire. Sôun : Il ne faut pas dire ça ! Le maître est peut-être un peu difficile à vivre, mais à son âge, il a bien le droit d'avoir des distractions. Akané : Des distractions ? Franchement, je ne trouve pas que soit digne d'une personne de son âge, de telles distractions. Nabiki : Tu as sûrement raison, mais après tout ce n'est pas plus mal qu'il soit si vieux. S'il était plus jeune, je préfère ne pas imaginer ce dont il serait capable. Ranma : C'est vrai ça. Encore heureux qu'il soit à moitié sénile. Genma et Sôun reviennent à une posture plus digne. Après tout, tant que le maître n'est pas là, les enfants peuvent bien prononcer toutes sortes de paroles sacrilèges sur Happôsaï. Genma & Sôun (pour eux-mêmes) : [Restaurant Nekohanten. La nuit] Cologne se réveille brusquement en sursaut. Elle sent comme une présence maléfique rôder dans les parages. Cette sensation lui rappelle quelque chose qu'elle a déjà ressentie auparavant, mais elle n'arrive pas à dire quoi. Se tournant vers le lit de Shampoo, la matriarche constate que son arrière-petite-fille dort profondément du sommeil du juste. Cologne : [Lycée Fûrinkan. Deux jours plus tard] Ce matin-là, tous les élèves de l'école sont rassemblés dans la cour en ligne devant le Principal qui se tient sur une estrade avec une grande banderole tendue entre deux faux palmiers. Cette banderole dit : Halte à la violence. Le Principal appuie cette information en s'exprimant avec un porte-voix. Principal : Hello Everybody ! Je tiens à vous informer moi-même d'un petit changement récent apporté au règlement intérieur. Cela me déchire le cœur d'avoir recours à des méthodes coercitives, mais force a été de constater que, dans ce lycée, les rixes étaient hélas monnaie courante. Ces bagarres bien trop fréquentes dégradent l'établissement et nuisent à la concentration des élèves. Aussi ai-je dû prendre des mesures très sérieuses. À partir d'aujourd'hui, tout élève ayant pris part à une rixe dans l'enceinte du lycée se verra, à titre d'exemple pour ses camarades, complètement raser le crâne. En cas de récidive, il sera chassé du lycée. Hinako-senseï veillera elle-même à ce que le règlement soit dès à présent respecté. À bon entendeur, salut ! Divers commentaires et réactions suivent cette annonce. Hiroshi : Il rêve complètement. Vouloir empêcher les combats au lycée Fûrinkan, c'est comme vouloir empêcher la marée de monter sur la côte. Daïsuké : Ouais. Et s'il n'y a plus de bagarres, on risque de sérieusement s'ennuyer. De son côté, Tatéwaki Kunô enrage depuis l'annonce de son père. Kunô : Comment ose-t-il me faire ça ? Alors que mon duel matinal avec Saotomé Ranma représente l'une des étapes les plus importantes de la journée ! Comment peut-on espérer préserver les traditions ancestrales de cette école si les duels d'honneur ne sont plus autorisés ? Moi, Kunô Tatéwaki, 17 ans, Capitaine de l'équipe de kendo, l'Éclair Bleu du lycée Fûrinkan, je m'oppose fermement à ce nouveau règlement ! Hinako-chan : Plaît-il ? Kunô sursaute brusquement en voyant Hinako-senseï postée juste derrière lui, bras croisés, et qui lui jette un regard suspicieux. Se forçant à rire et à prendre l'air décontracté, il bafouille. Kunô : Ha... Ha... senseï ! C'est-c'est une très bonne idée qu'Otô-sama a eu là, n'est-ce pas ? Cela calmera tous ces délinquants qui ne pensent qu'à se battre ! Bon, ex-excusez-moi mais je dois aller en cours. Sur ce, Kunô se dirige vers les bâtiments de l'école avec plus de hâte qu'il n'est vraiment nécessaire compte tenu de l'heure. De leur côté, Ranma et Akané ont également écouté le discours du principal. Ils en parlent en se rendant en classe. Ranma : Encore un règlement qui est à peine dirigé contre moi. Akané : Peut-être, mais sur le fond il n'a pas tort. Comment pouvons-nous étudier s'il y a toujours un duel dans la cour ou dans les couloirs ? Ranma : Dis donc, ne me fait pas la morale, tu n'es pas la dernière à faire naître la violence ici. Akané (crispée) : Ça veut dire quoi, ça ? Ranma : Ça veut dire que si on devait compter toutes les fois où tu m'as poursuivi pour me massacrer ou que tu m'as fait passer par la fenêtre, tu serais sûrement obligée de garder le crâne tondu jusqu'à la fin de tes jours. L'image se matérialise soudain dans l'esprit de Ranma, qui ne peut s'empêcher de pouffer de rire. Akané, outrée, lève son cartable pour l'abattre sur Ranma, mais celui-ci fait un geste d'apaisement. Ranma : Non ! Attend ! Le règlement ! N'oublie pas le règlement ! On ne doit pas se battre dans le lycée ! Akané fulmine encore quelques instants, puis parvient à se calmer. Akané : Très bien. J'attendrai ce soir, que l'ont soit dehors, pour te faire ta fête. Ranma soupire. Les colères de Akané sont violentes, mais uniquement dans le feu de l'action. Elle aura probablement oublié cet éclat ce soir. [Salle de classe 1-F, peu après] Arrivés dans la salle de cours, Ranma et Akané constatent avec surprise que tous les autres élèves sont rassemblés aux fenêtres et regardent dehors quelque chose qui semble beaucoup les intéresser. Daïsuké : Qui c'est celui-là ? Tu l'as déjà vu ? Hiroshi : Non, jamais. Mais vu son costume, ça doit être un pratiquant d'arts martiaux. Sans doute encore une vieille connaissance de Ranma. Ranma et Akané, intrigués, s'approchent à leur tour des fenêtres, rejoint par Ukyô (qui aujourd'hui porte son uniforme masculin). Dans la cour de l'école, un inconnu marche avec détermination vers les bâtiments. C'est un homme jeune, probablement dans les 18 ans, et assez grand. Il a des cheveux blonds, légèrement bouclés, avec une mèche nouée sur le côté gauche pour former une courte queue de cheval. Des étoiles brillent dans ses yeux bleus, et son visage est la parfaite représentation de l'idéal de beauté masculine rencontré dans les shôjo manga. Il porte un vêtement noir de coupe simple, dans le style des ninjas, avec un gilet alvéolé dessous renforçant l'illusion d'une cotte de mailles, et deux rubans noirs flottant derrière lui. Dans la cour, toutes les filles qui ne sont pas encore rentrées en cours s'extasient devant ce bel inconnu. – Qu'est-ce qu'il est beau... – Oh mon dieu, je crois qu'il regarde par ici ! – Comme j'aimerai avoir un petit ami qui lui ressemble ! – Tu crois que c'est un nouvel élève ? – Oh, ce serait un miracle. Dans les classes, agglutinées sur les balcons, nombre de filles font des commentaires du même genre. Les garçons, quant à eux, regardent le nouvel arrivant avec curiosité, et aussi un peu de jalousie. Hiroshi et Daïsuké poursuivent leurs commentaires. Hiroshi : Je parie 2 000 yens que la première phrase qu'il va dire sera quelque chose du genre : « Saotomé Ranma, je suis venu te lancer un défi, vient te battre si tu es un homme ! » Daïsuké : Tenu. Ranma, Akané et Ukyô, sans prêter attention à ces remarques, s'interrogent eux aussi. Ukyô : Ran-chan, tu le connais ? Ranma : Non. Jamais vu. À ce moment, l'inconnu s'arrête au milieu de la cour, sous les regards fascinés de la gent féminine, et s'exprime d'une voix forte, pure et claire qui manque de faire tomber en pâmoison la moitié des filles. Inconnu : Saotomé Ranma ! Je suis venu te punir pour tous tes crimes ! Montre-toi immédiatement pour subir ton juste châtiment ! Ranma s'affaisse légèrement sur lui-même, tandis que Hiroshi tend la main vers Daïsuké pour recevoir ses gains. Ranma : Je ne sais pas pourquoi, mais je ne suis pas vraiment surpris. Akané : Alors, Ranma ? Tu es vraiment sûr de ne pas le connaître ? Ranma : Mais puisque je te dis que non ! Un bellâtre pareil, je m'en souviendrais, je pense. Akané : Mouais... Tu n'as jamais eu une très bonne mémoire. Ranma : Mmf... Akané : C'est marrant... Moi, il me rappelle quelque chose. Mais je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. [Salle de classe 2-E] À côté, les élèves de la classe supérieure, dont Nabiki Tendô et Tatéwaki Kunô, observent aussi l'inconnu. Tatéwaki (toujours en tenue de kendo) fulmine. Kunô : Comment ose-t-il venir défier Saotomé ici même, alors que c'est moi et moi seul qui ait le droit de le corriger. Je vais aller expliquer son cas à ce prétentieux ! Il va regretter d'avoir croisé Tatéwaki Kunô, 17 ans, capitaine de l'équipe de kendo, l'Éclair Bleu du lycée Fûrinkan ! Kunô s'apprête à bondir hors de la classe, mais Nabiki le retient. Nabiki : Une minute, Kunô-chan ! Tu as déjà oublié l'annonce faite par ton père ? Tu as envie de te faire raser la tête juste parce que ce type ne te revient pas ? Kunô : Aaaargrrr ! [Au milieu de la cour du lycée] Puisqu'on parle de lui, le Principal Kunô s'est justement approché de l'inconnu. Principal : Young man, je suis désolé de vous décevoir, mais les duels ou toutes autres formes de rixes son formellement sanctionnées par le règlement intérieur. Aussi, bien que je ne voie pas d'inconvénient à ce que vous corrigiez ce malfrat de Saotomé Ranma, vous êtes prié d'aller faire ça dehors, et après l'heure des cours. Inconnu : Je me moque comme d'une guigne de votre règlement. Le Principal sursaute, mais l'inconnu a parlé d'une voix très calme, et il ne regarde même pas son interlocuteur dans les yeux. Au contraire, toute son attention semble se porter sur le bâtiment des salles de classe, comme s'il cherchait Ranma à une des fenêtres. Le Principal se reprend vite et brandit une paire de barikan. Principal : All right ! Je vois que j'ai affaire à une forte tête. Ça ne m'étonne pas de la part d'un ami de Saotomé Ranma, surtout quand il est coiffé tel que vous. Si je coupais cette mèche ridicule, peut- être que ça vous remettrait les idées en place, non ? Le règlement concernant les rixes ne s'applique pas au principal du lycée. Mais l'inconnu ne daigne même pas répondre à la menace du principal. Celui- ci, le croyant distrait, en profite pour lancer son attaque, rasoirs en avant. Plusieurs filles crient leur angoisse à l'idée que le Principal blesse un si beau jeune homme. Ce dernier, cependant, se contente de bloquer le poignet du spécialiste en rasage éclair avec un doigt, puis d'envoyer d'un seul geste le Principal voler dans les airs en tourbillonnant. Le chef de la famille Kunô va finalement s'écraser tête la première contre le buste de lui-même qui orne l'entrée du lycée. Dans leurs classes, tous les élèves ouvrent des yeux ébahis. Hiroshi : Waoh ! Ce gars est drôlement bon ! Daïsuké : Oui. Pour se débarrasser aussi facilement du principal, faut quand même être doué ; même avec Ranma ça ne va pas si vite. Akané : Mais... mais je connais cette prise ! Ranma : Oui. Moi aussi. Soudain, un petit bolide jaune sort de l'école en poussant des cris et des piaillements suraigus. Tous les élèves s'écartent prudemment pour laisser passer Hinako-senseï, ses bras et ses jambes s'agitant avec frénésie tandis qu'elle se rue vers l'inconnu. Hinako-chan : Qui es-tu ? C'est très, très vilain ce que tu as fait. Oh là, là, oui ! Tu as fait mal au Principal Kunô, et c'est lui la personne la plus importante de l'école. Tu es un délinquant, et moi les délinquants je... Inconnu : Ninomiya Hinako... Tu tombes bien, j'avais prévu quelque chose pour toi aussi. Hinako-chan : Et comment tu connais mon nom ? Oh, je sais ! Tu es un délinquant masqué que j'ai déjà corrigé dans le passé. Et bien, tu vas avoir droit à une nouvelle punition ! Hinako-senseï tient déjà une pièce entre ses doigts, et trace le cercle typique de son attaque spéciale. Tout le monde retient son souffle, mais l'inconnu reste parfaitement immobile, apparemment très confiant. Beaucoup d'élèves se disent qu'il ne doit pas savoir ce qui l'attend. Hinako-chan : Exercice de gymnastique du bon enfant n°2. Happôjûensatsu ! Des filaments d'énergie scintillante commencent à absorber l'esprit de combat de l'inconnu, mais celui-ci ne bouge toujours pas. Alors que Hinako prend sa forme d'adulte, son adversaire se contente de lever le bras à son tour. Tous les spectateurs s'avancent instinctivement pour mieux voir. Le visage de Hinako-senseï-san se trouble en voyant que l'inconnu tient une pièce entre ses doigts, et fait le même geste qu'elle. Hinako-san : C'est impossible ! Inconnu : HAPPÔJÛENSATSU ! Des filaments d'énergie se forment à leur tour autour de Hinako-senseï et sont absorbés par la pièce de son adversaire. Les deux ennemis restent ainsi en face-à-face un petit moment, échangeant de l'énergie. Du haut de leur classe, Ranma et ses camarades sont totalement estomaqués. Akané : Le... Le Happôgoensatsu. Il maîtrise le Happôgoensatsu ! Ukyô : Mais... Je croyais que Hinako-senseï était la seule à connaître cette technique secrète. Ranma : C'est pas vrai... Oh non, c'est pas vrai ! En bas, le bras de fer d'énergie vitale se poursuit. L'inconnu sourit de ses dents parfaitement blanches (cette fois, trois filles s'évanouissent pour de bon). Inconnu : Je t'ai laissée prendre ta forme d'adulte parce que tu es plus agréable à regarder ainsi. Néanmoins, à présent nous absorbons chacun exactement autant d'énergie à chaque instant. Tu ne peux donc plus rien faire du tout contre moi. Hinako-san : Et toi non plus. C'est une situation bloquée. Inconnu : Oui... Sauf si je passe à la vitesse supérieure. L'inconnu referme la main et la rouvre d'un geste rapide. Cette fois, ce n'est pas une mais quatre pièces qu'il tient : une entre l'auriculaire et l'annulaire, une deuxième entre l'annulaire et le majeur, une troisième toujours entre le majeur et l'index, et la dernière dans le creux du pouce. Hinako pousse un cri de surprise. Inconnu : SHI-HAPPÔJÛENSATSU ! Le processus d'absorption s'accélère lorsque les quatre pièces drainent l'énergie de Hinako bien plus vite qu'elle ne peut la reprendre. Le professeur crie son désespoir lorsqu'elle reprend sa forme de gamine et s'effondre, dans le même état d'épuisement complet qu'elle a si souvent infligé aux autres. Un silence mortel règne à présent sur tout le lycée. Personne n'aurait pu imaginer que Hinako-senseï pouvait se faire battre aussi facilement. L'inconnu toise de nouveau les bâtiments et rompt le silence. Inconnu : Saotomé Ranma ! C'est ton tour à présent ! Viens te battre ! Dans sa classe, Ranma n'a tout d'abord pas l'air rassuré, mais n'étant pas homme à refuser un combat, il s'apprête à enjamber la fenêtre. Cependant, Akané et Ukyô l'arrêtent. Akané : Ranma ! Rappelle-toi le nouveau règlement intérieur de l'école. Ukyô : Si tu vas te battre, le Principal te tombera dessus aussitôt et tu te feras renvoyer du lycée ! Ranma : Mais vous avez vu dans quel état il l'a mis, le Principal ? Et il n'est pas question que je me défile devant un minable pareil ! Ukyô : Vu ce qu'il a fait à Hinako-senseï, c'est loin d'être un minable. Ça pourrait être très dangereux pour toi de se battre contre lui. Akané : Oui... Et tu ne sais même pourquoi il t'en veut. Il y a peut-être moyen de le raisonner. Ranma : Le raisonner ? Non mais tu rêves ? Laissez-moi y aller. Lâchez-moi ! Les deux filles ont saisi Ranma chacune par un bras, et l'entraînent en arrière. Bien que le garçon soit plus fort, elles parviennent à l'empêcher de se ruer au combat. Inconnu : Hé bien, Ranma, aurais-tu peur de m'affronter ? Je savais bien que tu as toujours été un lâche, exactement comme ton père. Ranma se raidit en attendant ça et bande ses muscles pour échapper à ses deux geôlières. Celles-ci font de leur mieux pour le calmer. Ukyô : Ne l'écoute pas, Ran-chan ! Akané : C'est bizarre, il a l'air d'en savoir beaucoup sur toi. Tu es sûr que tu ne le connais pas ? Ranma : Non ! Et je m'en moque ! Je vais le massacrer ! En désespoir de cause, pour empêcher Ranma de s'échapper, Akané et Ukyô pèsent de tout leur poids sur lui et l'entraînent à terre pour le bloquer, malgré ses protestations. Dans la cour, l'inconnu semble s'impatienter. Inconnu : Je vois que tu préfères te cacher, Saotomé Ranma. Très bien ! Puisqu'il en est ainsi, je vais devoir faire quelque chose pour te faire sortir de ta tanière ! Quelque chose que tu n'apprécies pas. L'inconnu prend une profonde inspiration et ferme les yeux. Lorsqu'il les rouvre, ils brillent d'une étrange lueur orange, et sa voix a désormais une résonance peu naturelle. Inconnu : JEUNES FILLES DU LYCÉE FÛRINKAN ! ÉCOUTEZ BIEN MA VOIX ! AUJOURD'HUI EST UN JOUR EXCEPTIONNEL. AUJOURD'HUI, VOUS POUVEZ LAISSER DE CÔTÉ VOS PRÉJUGÉS, VOS TABOUS ET VOS PEURS ! OUBLIEZ LES BONNES MŒURS, LA PUDEUR ET LA TIMIDITÉ ! LAISSEZ PARLER VOS CŒURS ET VOS SENTIMENTS ! ABANDONNEZ-VOUS À TOUS VOS FANTASMES ! Ranma, toujours sur le sol, a cessé de se débattre en entendant les paroles de l'inconnu. Ranma : Qu'est-ce qu'il raconte ? C'est complètement ridicule. Puis, Ranma réalise soudain que Ukyô et Akané le regardent d'un air bizarre. Leurs yeux brillent et tremblent, et le fixent avec intensité. Leur prise semble par contre s'être affaiblie, et Ranma en profite pour se relever. Les deux filles le laissent faire, mais sans lui lâcher les bras. Une fois debout, Ranma réalise qu'il se passe des choses pas normales dans la classe. Yuka et Sayuri sont pendues aux cous de Hiroshi et Daïsuké, chacune tentant obstinément d'embrasser les garçons très surpris, quoique n'ayant pas trop l'air de trouver cela déplaisant. Dans le reste de la salle des scènes similaires se répètent, ou bien les garçons les plus timides tentent d'échapper à des poursuivantes déchaînées. Seul Hikaru Gosunkugi, pour quelque obscure raison, n'est harcelé par personne. Dans la salle de la classe supérieure, le spectacle s'avère encore plus déroutant. Nabiki Tendô est montée sur une table et a déjà enlevé sa chemise. En soutien-gorge, elle nargue les garçons bavants qui se sont rassemblé tout autour d'elle. Nabiki : Allons, allons, qui veut en voir plus ? Il faut payer pour voir, avancez vos sous ! Tatéwaki Kunô, d'abord beaucoup trop choqué pour réagir, regarde sans bouger pendant un moment Nabiki prendre les billets tendus par les autres élèves et les mettre sans vergogne dans son soutien-gorge, avant de faire mine d'enlever sa robe. Il finit par réaliser qu'en tant que capitaine de l'équipe de kendo et fils du principal de l'école, il est de son devoir de mettre fin à ça. Avançant de manière menaçante, il disperse rapidement les voyeurs. Kunô : Tendô Nabiki ! Ton comportement est inqualifiable et indigne d'une élève de deuxième année ! Rhabille-toi immédiatement ! Nabiki lui lance d'abord un regard ennuyé, puis qui devient mutin. Sans prévenir, elle se laisse tomber sur Kunô et se pend à son cou. Nabiki : Tatéwaki-chan ! Surpris, Kunô, tombe en arrière et se retrouve sur le dos, avec Nabiki par- dessus, solidement accrochée à lui. Rougissant devant cette situation embarrassante, Kunô réalise que tous les autres élèves de sa classe non occupés à courir après un garçon ou à échapper à une fille les observent avec étonnement. Kunô : Qu'est-ce que vous regar... mmh ? Il n'a pas l'occasion de finir sa phrase, car Nabiki vient de l'embrasser sur la bouche. De son côté, Ranma-kun vient de se rappeler (avec quelque appréhension) qu'il a lui aussi une fille pendue à chaque bras. Akané et Ukyô le serrent de près, et ne semblent avoir aucune intention de le lâcher. Akané : Ranma, je t'aime tant. Ukyô : Ran-chan, mon amour. À ces mots, la surprise fige totalement Ranma, la bouche grande ouverte, les yeux écarquillés et les cheveux (ainsi que la natte) dressées sur la tête. Akané : Je ne veux pas que tu ailles te battre. C'est trop dangereux. Ukyô : Reste plutôt ici avec moi. Chaque fille semble alors réaliser le manège de l'autre. Elles se regardent en penchant la tête de côté par-dessus la poitrine de Ranma. Akané : Hé ! Qu'est-ce que tu fais ? C'est mon înazuké ! Ukyô : Non, c'est le mien. Je l'ai vue la première ! Elles se mettent alors à tirer les bras de Ranma chacune de leur côté. Celui-ci est réveillé de sa paralysie par la douleur et commence à geindre. Akané : Lâche mon Ranma tout de suite ! Ukyô : C'est toi qui va le lâcher ! Tu lui fais mal, grosse brute ! Ranma : ASSEZ ! Ranma se dégage tant bien que mal en abandonnant sa veste derrière lui. En maillot de corps, il saute par-dessus le balcon. Ranma : Arrivant en bas à la fin de cette pensée, Ranma constate que peu de filles semblent avoir échappées au pouvoir de l'inconnu. Partout, elles sont en train de poursuivre les garçons. Ranma, en rougissant, aperçoit même deux filles qui s'embrassent. Un moment, Ranma ne voit plus le responsable de cette folie, puis il constate qu'un attroupement de filles c'est formé tout autour. Ces filles surexcitées l'abreuvent de questions et le harcèle sans la moindre honte, mais l'homme reste stoïque. – Vous avez déjà une petite amie ? – Dites-moi votre nom, par pitié. – Laissez-moi le toucher. – Vous êtes si fort. J'aime les hommes forts. – Vous n'avez rien contre les filles plus jeunes, j'espère ? – Je veux l'embrasseeeeer !!!! – Voulez-vous m'épouser ??? En voyant Ranma, néanmoins, l'inconnu demande aux filles, d'une voix douce mais ferme, de le laisser passer et de s'éloigner. Bizarrement, aucune ne lui désobéit, malgré l'incroyable état d'excitation dans lequel elles se trouvent. Le ninja se plante alors en face de Ranma. Inconnu : Ainsi donc, tu t'es décidé à sortir de ton trou. Très bien. Je vais pouvoir te donner la leçon que tu mérites. Ranma : Qui es-tu d'abord ? Et pourquoi m'en veux-tu autant ? Inconnu : Tu comprendras bien assez tôt, Saotomé Ranma. Ranma : Et pourquoi as-tu fait ça aux filles de l'école ? Tu vas immédiatement leur rendre un comportement normal. Inconnu : Et pourquoi donc ? Elles sont tellement mignonnes, comme ça. Ranma : Espèce de dégénéré ! L'insulte semble porter plus qu'on ne pourrait s'y attendre chez un individu d'apparence si calme. L'inconnu se prépare à charger, mais soudain quelque chose détourne son attention de Ranma. Il lève la tête et voit un ananas tomber sur lui. Vif comme l'éclair, il sort un objet de sa veste et le lance en direction du fruit. Une petite boule avec une mèche heurte l'ananas en plein vol et le détourne de sa trajectoire ; les deux projectiles s'éloignent en direction du lanceur du fruit exotique : le Principal Kunô. Inconnu : HAPPÔDAÏKARIN Ranma écarquille les yeux. Les deux bombes tombent sur le Principal et explosent simultanément, dans un terrible fracas et un énorme nuage de poussière. Le Principal, hurlant, est propulsé dans les airs, et retombe à peu de distance des deux jeunes hommes. Son costume hawaïen est sérieusement grillé. Ranma fixe l'inconnu en clignant des yeux avec incompréhension, mais soudain son visage s'éclaire. Ranma : J'ai compris ! Tu es un élève de ce vieux taré de maître Happôsaï ! Et il t'envoie pour se venger de ce que nous lui avons fait il y a deux jours. Inconnu (souriant) : Un élève... Oui, on peut dire ça. Il serait plus exact de qualifier Happôsaï-sama de père spirituel pour moi. Mais tu as deviné juste. Ranma : Un père spirituel ! Hé bien, franchement, tu ne choisis pas avec beaucoup de discernement tes maîtres à penser ! Inconnu : Méfie-toi, Ranma ! Je ne tolérerai aucune insulte, quelle qu'elle soit, envers le vénérable Happôsaï-sama. Le Principal, rampant vers l'inconnu, essaie encore d'imposer son point de vue. Principal : Non... Pas de rixes... interdit... règlement de l'école... arrêtez... les jeunes filles... indécent... Inconnu : Vous, vous feriez mieux de ne pas vous en mêler. Principal : Mais vous êtes en train de semer la pagaille dans mon lycée, et j'en suis responsable... Inconnu : Justement. Principal : Quoi ? Inconnu : Si vous me gênez, vous risquer d'avoir la responsabilité d'un désastre bien plus grand encore. Principal : Comment cela ? Inconnu : Le pouvoir hypnotique que j'ai utilisé sur les filles... et bien, il peut être tout aussi efficace sur les garçons. Principal : Qu'est-ce... Qu'est-ce que vous voulez dire ? Inconnu : Si quiconque vient à me déranger dans ce combat, j'utiliserai alors ma voix sur les garçons de l'école, et je ferais sauter toutes leurs inhibitions. Je vous laisse imaginer le résultat dans l'état actuel des choses, alors que les filles sont déjà surexcitées. Ranma et le Principal sont totalement éberlués par la menace de l'inconnu. Principal : Mais... si vous faites ça... Inconnu : Alors, ce lycée deviendra le plus grand baisodrome de tout le Japon. Quoique d'un certain point de vue, c'est une consécration. Ranma : Tu es un malade ! Tu es encore plus dépravé que ce pervers d'Happôsaï ! Inconnu : Oooh... mais tu me flattes, Ranma. Tiens, cela m'y fait penser. Nous n'avons pas fixé d'enjeu pour le combat qui va nous opposer. Ranma : Je n'ai pas besoin d'enjeu pour t'envoyer à l'hôpital ! Inconnu : Peut-être, mais sans cela le duel va manquer de sel. Je ne veux pas te tuer car tu ne souffrirais pas assez longtemps. Et je ne veux pas me contenter de t'humilier par une défaite, ce serait insuffisant au regard de tout ce que tu as fait subir au très digne Happôsaï-sama. Non, je veux te faire subir le pire affront qu'on puisse t'infliger. Te faire souffrir, et faire en sorte que tu ne l'oublies jamais. Le bellâtre blond pointe un doigt vers Ranma dans une pose dramatique. Inconnu : Si tu gagnes, tu pourras me demander ce que tu veux... sûrement de tous vous laisser en paix, je suppose. Mais si tu perds... alors tu me donneras... De nouveau, le disciple d'Happôsaï marque une pause. Inconnu : ...TA VIRGINITÉ ! * * * À suivre...